Valoriser et développer la langue normande
Rêmoqui pis fai forchi le/eul loceis/prêchi normaund
Apprentissage du normand pour tous
apprenre lé/eul loceis pouor tertous
Sur les 684 personnes interrogées dans notre enquête et qui ont déclarés ne pas parler normand, 80,4% seraient intéressés par la possibilité d’apprendre la langue et 66,3% souhaiteraient que leurs enfants aient la possibilité de suivre des cours de normand. Parmi les mesures à mettre en place pour assurer la sauvegarde et le maintien du normand, celles en faveur de l’enseignement, sous diverses formes, arrivent très largement en tête des sondages.
=> l’enseignement du normand dans les écoles et auprès des jeunes avec le concours de la région
Pour développer l’enseignement du normand, différentes formules sont évoquées qui pourraient être mises en place : un enseignement obligatoire ou facultatif dans les écoles primaires, des initiations proposées sur les temps d’activités périscolaires (TAP), en faire une LV2 ou LV3 au collège/lycée, des cours du soir. L’enseignement du normand peut donc prendre différentes formes selon les possibilités offertes par la région dans le cadre de ses compétences.
La mise en place d’un office de la langue normande semble être une étape préalable à ces mesures en faveur de l’enseignement du normand au sein de l’éducation nationale. Dans l’immédiat, il nous paraît nécessaire de développer et encourager, quand c’est possible, une sensibilisation à la langue régionale dans les écoles primaires à travers des contacts associations/écoles. Et c’est ici que les collectivités, et la région en particulier, peuvent s’investir en faveur de l’enseignement du normand par des modalités très diverses, comme par exemple :
- la prise en charge financière d’intervenants extérieurs dans les écoles
- l’aide à la formation du personnel non enseignant
- le développement de projets et de ressources pédagogiques
- la mise en œuvre d’actions culturelles extrascolaires
- la diffusion d’informations auprès des parents et des élèves, par le biais de plaquettes ou d’autres outils de communication
Aider au développement de ressources pédagogiques
aindyi les noés pouor assavei à se dénoquer
Le développement de ressources pédagogiques doit être une de nos priorités mais cela nécessite le déploiement de moyens humains et financiers. Là encore la création de l’office régional de la langue normande serait un atout et un moteur pour le développement de livres, brochures, site internet en faveur du normand.
A ce jour, la FALE et ses associations ont déjà publié un dictionnaire de plus de 40 000 mots français-normand/normand-français (Eurocibles, 2013) une grammaire de la langue normande (UPNC, 2015), un livret pédagogique avec CD audio à destination des enfants (les caunchounettes) et de nombreux ouvrages bilingues. Cependant, beaucoup reste à faire en matière d’édition de supports pédagogiques et ludiques que ce soit sous forme papier, en format audio ou sur des supports numériques.
Dans le cadre des enseignements en normand, il sera ainsi nécessaire de développer pour les enseignants en exercice et les futurs enseignants des « kits », éventuellement en ligne, d’aide à l’enseignement, avec l’appui des associations et des enseignants ayant une compétence en didactique du normand. L’idée est ici de pouvoir répondre aux exigences de l’éducation nationale en proposant des manuels et supports de cours calqués sur les méthodes éducatives utilisés actuellement dans l’enseignement des langues vivantes et des langues régionales.
La FALE a réussi à s’implanter sur internet et les réseaux sociaux mais les moyens manquent pour développer plus de ressources en ligne, en particulier sous formes de vidéos et de fichiers audios demandant des compétences particulières en informatique. Une personne en charge de l’office de la langue normande pourrait être chargée de ces missions.
Favoriser la production d’œuvres en normand
aindyi pouor féchounaer dé d’quei en normaund
De longue date, les associations œuvrant pour la sauvegarde et la promotion de la langue normande se sont efforcées de fixer la langue par écrit et de publier revues et livres en normand. Aujourd’hui les associations Magène et le Pucheux sont les fers de lance de l’édition d’œuvres en normand. Leur diffusion reste néanmoins limitée faute de moyens supplémentaires et d’une plus large publicité.
95,5% des gens interrogés déclarent ainsi qu’ils seraient intéressés par une offre culturelle élargie autour de la langue normande (théâtre, concert, cinéma, festival…).
Consultez les ressources : apprentissage, livres, chansons…
Il y a une réelle demande, plusieurs démarches et projets pourraient alors être menées par les associations et la FALE avec le soutien nécessaire des institutions pour encourager la production d’œuvres en normand :
– Aide à l’édition de livres en normand
– Soutien de la région à des groupes de musique s’exprimant en normand ou création d’un projet d’album en langue normande. La création de chansons pour enfants pourrait également être encouragée dans la mesure où elle est un outil pédagogique qui peut facilement être pris en main par les professeurs des écoles.
Toutes ces démarches doivent favoriser à terme une plus large diffusion dans les médias de la langue normande, permettant aux gens de mieux la connaître, de mieux l’appréhender, afin que la langue redevienne l’un des marqueurs de l’identité normande.