Communiquer auprès du grand public
Pouor fai assavei à tertouos
Faire revenir le normand dans le quotidien
racachi le normaund annyi/annyié
Le normand est trop souvent encore réservé à la sphère privée, la majorité des personnes interrogées parlent normand en famille ou entre amis seulement. On remarque qu’il y a souvent une gêne à oser parler normand ne sachant pas si l’interlocuteur qui nous fait face comprend et parle le normand. La langue normande a trop souvent été dévalorisée, qualifiée de simple patois dont l’usage était interdit et réprimé dès l’entrée à l’école. Il y a nécessité de redonner aujourd’hui aux Normands la fierté de parler leur langue et d’oser l’afficher.
Pour une signalétique en normand
muus veire le normaund ichin et ilo
Sur la question précise de la mise en place de panneaux de signalisation en normand, notre enquête révèle que 59,5% se disent très intéressés par le sujet et 25,9% intéressés.
L’immense majorité des personnes interrogées se montre favorable à l’installation de panneaux en normand sur les routes, dans les commerces ou bien encore dans les gares et aéroports.
Brétot/Brestot dans l’Eure, Barflleu/Barfleur et Rhômeva/Hémévez dans le Cotentin ont franchi le pas. Espérons que d’autres suivront bientôt. La meilleure façon pour une commune d’afficher sa « normanditude » n’est-elle pas d’afficher aux entrées de son territoire son nom en normand ?
À l’extérieur pour ses visiteurs cette appartenance à la Normandie sera clairement affichée. À l’intérieur sera exprimée cette fierté, ce plaisir de faire partie d’un collectif. D’une simplicité extrême (mise en œuvre aisée, faible coût…), c’est un symbole fort qui rend fiers certains habitants, qui ne dérangent pas les autres et qui permet à la langue normande d’investir l’espace public. L’attractivité de la Normandie passe par une politique volontariste d’affichage pour des citoyens soucieux de leur identité culturelle.
‘ Voici les panneaux qui ont été installés jusqu’à présent :
- Eure : Brétot, Chaint-Philbé sus Rîle, Épagne, Brioune, les treis sants, plus un en projet accord conseil municipal
- Manche : Barflleu, rHomevâ, Marchuus, Pri, les Pû, Bân’vil-Cartré, Bricbé plus deux en projet accords conseil municipal
- Orne : Domfront en cours de réflexion
- Seine Maritime : Bô-Érou, Vit’fleu, Throud’ville plus un en projet dans le nord du pays de Caux
- Calvados : le Breul plus deux en projet.
Si vous souhaitez installer des panneaux bilingues dans votre communes, envoyez un courrier à la Région Normandie contenant des témoignages locaux du nom historique de la commune et de sa prononciation traditionnelle. Des recherches seront effectuées par le Conseil Scientifique soutenu par la Région, qui proposera une orthographe pour le nom normand de la commune. La commune est libre de suivre ou non la proposition.
Renforcer nos liens avec les îles Anglo-Normandes et l’Angleterre
réforchi les lians d’accaunt/aveuc/d’aveu les couosins des îles normaundes
Promouvoir la langue normande c’est aussi s’ouvrir sur le monde et renouer des liens avec des régions du monde partageant une histoire commune avec la Normandie. Peuple de conquérants et de navigateurs, les Normands se sont implantés en Angleterre, en Italie du sud, au Québec, apportant à chaque fois avec eux leur langue qui s’est plus ou moins fortement ancrée localement. Cela est particulièrement vrai pour l’anglais et c’est pourquoi nous pensons qu’il peut être intéressant, voire grandement nécessaire de développer des liens avec l’Angleterre, et plus encore avec les îles anglo-normandes, autour de la langue et de notre histoire commune.
Aujourd’hui le jerriais est minoritaire sur l’île de Jersey, mais il connaît un nouveau souffle grâce à l’action de ces locuteurs, encouragés par le soutien institutionnel qu’ils ont reçu ces dernières années. Autour de l’office du jerriais, de nombreuses initiatives ont été menées à bien sur l’île (panneaux de signalisation bilingue, cours dans les écoles, promotion de la musique en jerriais, traductions, publication d’ouvrages, …).
Aujourd’hui, les îles anglo-normandes montrent une volonté forte de renouer avec notre histoire, notamment à travers le développement de leurs langues historiques. A nous de saisir cette main tendue et de renforcer nos liens avec elles quand dans le même temps le Royaume-Uni s’éloigne un peu plus de l’Europe. Depuis 1998, les associations de langue normande du continent se sont évertuées à entretenir ces liens avec les îles, à l’occasion notamment d’une grande fête annuelle, celle des Rouaisons. Cet événement ne demande qu’à prendre de l’envergure pour devenir une grande fête régionale pour les Normands et leurs cousins des îles.
Des échanges entre des établissements scolaires de Normandie et de Jersey pourraient être l’occasion pour les élèves de découvrir la culture normande et d’échanger à travers une langue commune, à la condition que les élèves de Normandie apprennent le normand, les Jersiais s’étant déjà lancé dans l’apprentissage du jerriais. A travers de tels projets, nous pouvons faire en sorte que le normand redevienne une langue de communication, par-delà les frontières, autour d’une histoire commune qui nous permette d’avancer ensemble vers l’avenir.